Pierre Allain, né le 7 janvier 1904 à Mirebeau (Vienne) et mort le 19 décembre 2000 à Saint-Martin-d'Uriage (Isère), est un alpiniste et grimpeur français. Il est également inventeur d'innovations techniques de l'alpinisme. Selon le ministre et alpiniste Pierre Mazeaud, Pierre Allain est le « premier alpiniste français».
Pierre Allain, élevé à Paris, découvre l'alpinisme en vacances dans les Alpes dans les années 1920. En 1930, son ami Robert Latour lui fait découvrir l'escalade en forêt de Fontainebleau et Chamarande. Il entre donc au Groupe de Bleau (comptant notamment Marcel Ichac, Pierre Chevalier, Jean Deudon, Raymond Gaché, Alain Le Ray, Jacques Boell, etc.). En 1930, il réalise sa première vraie saison d'alpinisme dans les Alpes avec Robert Latour. Comme les autres alpinistes parisiens, il passe donc la saison d'été dans les Alpes et grimpe le reste de l'année à Fontainebleau.
Parmi ses ascensions notables : En 1933 : première de l'arête sud-ouest de l'Aiguille du Fou avec Robert Latour. En 1934 : première de l'arête sud-ouest du Pic Sans Nom avec Jean Vernet et Jean Charignon et première de la face sud de la Meije jusqu'au Glacier Carré avec Jean Vernet et Jean Leininger. En 1935 : première ascension de la face nord du Petit Dru avec Raymond Leininger, puis ouverture d'une « directissime » dans la face sud de La Meije depuis le Glacier Carré, avec Raymond Leininger (fin de la voie ouverte en 1934). Également première de la face est de la Dent du Caïman avec Raymond Leininger. En 1936 : première expédition française en Himalaya (Karakoram) avec notamment ses camarades Jean Leininger, Marcel Ichac, Jean Charignon, etc. La cordée d’assaut menée par Pierre Allain atteint 6 850 mètres puis abandonne en raison de la tempête de la mousson, en avance de 3 semaines. En 1937 : première de l'arête est de la dent du Crocodile avec les frères Jean Leininger et Raymond Leininger et première de l’arête nord-est des Grands Charmoz avec Yves Feutren. En 1938 : première (sans lancer de corde) du Doigt de l’Etala aux Petits Charmoz avec Jean Leininger. Tentative à l'éperon Walker aux Grandes Jorasses avec Raymond Leininger qui sera vaincu quelques jours plus tard par les Italiens menés par Riccardo Cassin. En 1944 il participation à la Libération de la vallée de l'Arve de l'occupation allemande. S'en suivront d'autres exploits alpins : En 1945 : traversée des Aiguilles de Chamonix du Plan aux Grands Charmoz avec Guy Poulet. 1946 : troisième ascension de l'éperon Walker (des Grandes Jorasses) avec Guy Poulet, René Ferlet et Jacques Poincenot. 1947 : première de la face sud-ouest du Cardinal avec F. Aubert, Auguste Fix et J. Rousseau. Première de la face ouest de Blaitière avec Auguste Fix. En 1950 : Première de l’arête nord-ouest des Grands Charmoz avec Marcel Schatz. Homme modeste, artisan avant tout, Pierre Allain refuse la présidence du Groupe de haute montagne (GHM), qui regroupe l'élite de l’alpinisme français, voire mondial. 1963 : Pierre Allain quitte Paris pour s’installer définitivement dans les Alpes, à Uriage dans le Dauphiné. Il consacre son temps à son atelier qui fabrique des mousquetons légers, des échelles de spéléologie, etc. 1984 : à 80 ans, il escalade la voie Boell à la Dibona, avec son fils Paul.